C’est un serpent de mer dont on attend la concrétisation depuis au moins une décennie, mais l’idée a un potentiel énorme : les voitures électriques pourraient fortement aider à stabiliser les réseaux électriques en y réinjectant de l’électricité, et aider au développement des énergies renouvelables, selon une étude publiée mardi dans la revue Nature. Le passage aux énergies renouvelables comme l’éolien ou le solaire est essentiel pour faire face au réchauffement climatique. Mais ces énergies, à la production intermittente, impliquent de développer des capacités de stockage d’électricité à court terme (quelques heures).
La technologie « Vehicle-to-Grid [V2G] », en cours de développement, permet aux voitures électriques de se charger quand il y a beaucoup d’électricité disponible, et de la réinjecter via la même borne quand le réseau en manque. Avec la multiplication des voitures électriques, ces besoins en stockage pourraient être assurés dès 2030 dans la plupart des pays du monde, selon les calculs du chercheur Chengjian Xu, de l’université de Leyde aux Pays-Bas.
Les batteries pourraient offrir une capacité de 32 à 62 térawatts d’ici à 2050, soit plus que les besoins en stockage estimés par l’Agence internationale pour les énergies renouvelables. Ce calcul comprend aussi la réutilisation des précieuses batteries usagées, qui à partir de 20 % ou 30 % de perte d’autonomie sont considérées comme insuffisantes pour les voitures.
« L’utilisation des voitures électriques pour stocker l’électricité ferait baisser la demande en stockage d’énergie, et les conséquences climatiques liées à la production d’équipements de stockage », a expliqué M. Xu à l’AFP. Par ailleurs, « cela augmenterait la flexibilité du réseau électrique et l’intégration des énergies renouvelables ». Le chercheur a parié sur une participation limitée des utilisateurs de voitures électriques au système V2G, dans la mesure où ces cycles pourraient réduire un peu de la durée de vie d’une batterie.