Tout porte à croire que l’hôtel Cirta de Constantine rouvrira ses portes en 2024, soit dix ans après sa fermeture pour travaux de rénovation et de remise à niveau.
Hier, le wali de Constantine, Abdelkhalek Sayouda, s’est rendu, sur les lieux, accompagné pour la circonstance du DG de la société d’investissement hôtelière touristique (SIH) et du PDG du Groupe Hôtellerie, Tourisme et Thermalisme (HTT), ainsi que du directeur local du tourisme.
L’occasion pour le chef de l’exécutif de s’enquérir des travaux de déplacement et de sécurisation du réseau d’assainissement de l’eau, situé à l’entame de la rue Rahmani Achour, menant vers le quartier de Bardo. Une telle opération constitue l’ultime grosse étape avant la réception définitive de cet établissement hôtelier.
Le wali a exhorté les responsables en charge du chantier d’imprimer une cadence soutenue au reste à réaliser, ce à quoi les techniciens de la SIH et du HTT ont promis d’achever les travaux externes à l’hôtel au plus tard le 10 janvier prochain.
Pour rappel, l’entrée de la rue Rahmani Achour, menant au quartier de Bardo, a été définitivement fermée à la circulation automobile en novembre dernier après des années de tergiversation, ce qui a entravé la livraison de cet hôtel. La fermeture du tronçon supérieur de la rue Rahmani Achour et son intégration dans le périmètre de Cirta étaient une condition sine qua non dans l’opération de standardisation de cet hôtel plus que centenaire.
Considéré comme un repère patrimonial et identitaire de la ville du Vieux Rocher avec son cachet arabo-mauresque particulier, l’hôtel Cirta a été fermé en juillet 2014 pour les besoins d’une rénovation en profondeur, devant le compartimenter dans le cercle fermé des établissements Autograph collection.
Autograph collection ou EGT-Est ?
Financé à hauteur de 6 milliards DA, le projet de rénovation et de remise aux normes de l’hôtel Cirta de Constantine affiche un taux d’avancement des travaux de plus de 90%, ce qui laisse penser que sa réception est désormais une affaire de quelques jours.
Au terme des travaux de rénovation de cet établissement hôtelier, édifié en 1912, l’hôtel comptera entre autres une cinquantaine de suites, une piscine couverte, un parking souterrain, et une salle de spectacles-restaurant conçue suite à la transformation de son ancienne salle de cinéma.
Reste à savoir si le Grand hôtel Cirta composé de deux bâtisses construites respectivement en 1910 et 1923 rouvrira ses portes sous l’enseigne de la prestigieuse marque Autograph Collection du Groupe hôtelier Marriott, comme il était convenu. Ou plutôt va-t-il retourner dans l’escarcelle de l’entreprise-mère, l’EGT Est ?
La capacité d’accueil actuelle des établissements hôteliers en Algérie est de 148 280 lits
A souligner, par ailleurs, que la capacité d’accueil actuelle des établissements hôteliers en Algérie est de 148 280 lits, mais cette capacité reste insuffisante pour répondre à la demande, surtout pendant la saison estivale. Dans le cadre d’une amélioration envisagée, le chef de cabinet du ministre du Tourisme et de l’Artisanat a annoncé lors du forum El Moudjahid, qu’ils prévoient d’atteindre entre 150 000 et 200 000 lits d’ici 2030. Des mesures concrètes ont été envisagées, notamment la levée prévue en 2023 de toutes les contraintes liées à 21 projets totalisant 8 000 lits, ainsi que 56 autres projets en 2022 comprenant 6 000 lits.
Abdelhamid Sarghini a souligné les efforts de réhabilitation et de modernisation des établissements hôteliers publics hors service, tout en notant que des opérateurs privés livrent entre 50 et 60 hôtels par an, soit 6 000 à 7 000 lits, dépassant la moyenne mondiale de 3 000 à 4 000 lits par an. Néanmoins, malgré ces progrès, des obstacles persistent. Un manque de professionnels qualifiés pour la gestion et le management, ainsi qu’une visibilité limitée de la destination Algérie sur la scène nationale et internationale, représentent des défis majeurs.
Abdelouhad Boulefkhad, président de la Fédération nationale de l’hôtellerie et du tourisme, a souligné le rôle de son organisation dans le soutien du programme présidentiel pour le secteur. Il a évoqué les démarches entreprises dans les 58 wilayas pour comprendre les défis des opérateurs, notamment les obstacles bureaucratiques. En ce qui concerne le nouveau code des investissements, Boulefkhad a mis en avant les facilitations qu’il offre, tout en plaidant pour un allongement des délais de remboursement des crédits, une demande qu’il considère urgente en attendant une décision favorable. Samir B.