9.1 C
Constantine
mardi 16 décembre 2025

Des vaches américaines et des technologies pour la méga ferme Baladna

Must read

La plus grande ferme laitière d’Afrique est en train de naître dans le sud algérien. Le projet du géant qatari Baladna, implanté à Adrar, franchit une étape décisive avec la signature, lundi 28 juillet à Alger, de 500 millions de dollars de contrats avec des fournisseurs algériens et étrangers, marquant le lancement opérationnel du projet. Parmi les annonces majeures de cette journée : l’arrivée imminente de vaches laitières américaines sur le sol algérien.

Des vaches… et des technologies américaines

L’information a été confirmée par l’ambassade des États-Unis à Alger, qui a salué le développement d’un nouveau chapitre de la coopération agricole algéro-américaine. Les vaches, de race Holstein pour la plupart, sont sélectionnées pour leur haut rendement laitier. Elles seront accompagnées d’équipements de pointe, notamment des systèmes d’irrigation de précision fournis par Valmont, leader américain dans le domaine de l’irrigation agricole, notamment via son système de pivot central.

« Les vaches américaines ne viennent pas seules », précise la représentation diplomatique. « Elles arrivent avec tout un savoir-faire et des innovations techniques qui visent à jeter les bases d’un secteur laitier moderne et autonome en Algérie ».

De la Hongrie au Qatar, puis vers l’Algérie

Le groupe Baladna n’en est pas à son premier exploit. En 2017, au lendemain de l’embargo imposé au Qatar par ses voisins du Golfe, il avait importé par pont aérien ses premières vaches depuis la Hongrie — une opération logistique exceptionnelle devenue emblématique de sa résilience. Depuis, Baladna est devenu autosuffisant en lait au Qatar, avec un cheptel de plus de 10 000 vaches, et ambitionne aujourd’hui de reproduire ce modèle en Algérie, à une échelle bien plus grande : 270 000 vaches à terme.

Le transport des animaux pourrait se faire par voie maritime, mais une autre voie reste possible : l’importation directe de semences de taureaux et d’embryons congelés, inséminés sur des vaches porteuses locales, une technique déjà éprouvée dans le cadre du partenariat algéro-américain.

Une coopération génétique en pleine expansion

Ce partenariat dans la génétique bovine remonte à 2023, lors d’un séminaire organisé à Alger réunissant généticiens, vétérinaires et spécialistes en insémination artificielle des deux pays. L’Algérie y a mis en avant son savoir-faire avec le Centre national d’insémination artificielle et d’amélioration génétique (Cniaag).

En avril 2024, ce partenariat a donné ses premiers fruits avec la naissance d’un veau issu de semences américaines dans une ferme du groupe Boussouf à Mila. « Je suis très impressionnée par ce partenariat », avait déclaré Elizabeth Moore Aubin, ambassadrice des États-Unis en Algérie, venue suivre de près le projet.

Un modèle d’intégration agricole

Baladna, qui alimente déjà les rayons laitiers du Qatar, nourrit son cheptel avec du foin de luzerne produit au Soudan, mais aussi avec du maïs et des tourteaux de soja importés d’Amérique. L’installation en Algérie ne se limite donc pas à l’élevage : elle prévoit aussi l’aménagement de grandes superficies agricoles irriguées, destinées à cultiver des fourrages localement.

L’ambition est claire : réduire la facture d’importation de lait en poudre, tout en stimulant l’écosystème agricole local grâce à l’introduction de technologies avancées, de la sélection génétique à l’irrigation intelligente.

L.R.

- Advertisement -spot_img

More articles

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

- Advertisement -spot_img

Latest article