La visite officielle du président libanais Joseph Aoun en Algérie, achevée ce mercredi, marque un tournant significatif dans le renforcement des liens historiques entre Alger et Beyrouth. Accueilli avec les honneurs au Palais d’El Mouradia, le chef d’État libanais s’est entretenu longuement avec le président Abdelmadjid Tebboune, dans un climat qualifié de fraternel et constructif.
Une coopération bilatérale appelée à s’élargir
Lors de leur conférence de presse conjointe, le président Tebboune a salué une « étape extrêmement importante dans le processus des relations fraternelles fortes et enracinées entre les deux pays ». Les discussions ont permis d’évaluer l’état de la coopération algéro-libanaise, et d’examiner les perspectives de son élargissement, notamment dans des domaines tels que l’énergie, l’agriculture, le commerce, la santé, l’enseignement, la culture, le tourisme et la technologie.
Vers l’installation de la commission mixte algéro-libanaise
Les deux dirigeants ont convenu d’accélérer la tenue de la première session de la commission mixte algéro-libanaise, qui constituera un cadre stratégique pour développer une coopération durable et structurée, incluant les opérateurs économiques et les hommes d’affaires via un Conseil d’affaires conjoint.
Le président Tebboune a réaffirmé l’engagement indéfectible de l’Algérie envers le peuple libanais, en soulignant la solidarité constante d’Alger en temps de crise. Il a notamment rappelé les efforts déployés par l’Algérie au sein du Conseil de sécurité de l’ONU, pour soutenir la souveraineté du Liban face aux violations israéliennes, ainsi que son appui à la prorogation du mandat de la FINUL.
Une reconnaissance mutuelle des rôles diplomatiques
Joseph Aoun a pour sa part salué le rôle actif et équilibré de l’Algérie dans les affaires arabes, y compris sa participation aux efforts ayant abouti à l’Accord de Taëf, un jalon décisif dans la pacification du Liban après la guerre civile. Il a aussi mis en avant le soutien historique de l’Algérie dans les fora internationaux, rappelant l’appui d’Alger à chaque crise ayant secoué le Liban.
Un échange de distinctions symboliques
Dans un geste hautement symbolique, le président Abdelmadjid Tebboune a décerné la médaille « Athir » – l’une des plus hautes distinctions de l’Ordre du mérite national algérien – à son homologue libanais, en hommage aux relations d’entente et de solidarité entre les deux pays. Le président Aoun avait lui-même décoré son hôte de la médaille Sadr, soulignant la réciprocité et la profondeur de l’amitié bilatérale.
Entretiens bilatéraux ministériels en marge de la visite
En parallèle de cette visite présidentielle, plusieurs entretiens ministériels ont eu lieu. Ainsi, le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, a reçu son homologue libanais, Youssef Raggi ; le ministre de la Communication, Mohamed Meziane, a échangé avec le ministre libanais de l’Information, Paul Morcos ; et le conseiller politique du président algérien, Zoheir Bouamama, s’est entretenu avec Jean Aziz, conseiller politique auprès du président libanais.
Ces rencontres ont permis de poser les bases d’une coopération institutionnelle plus dynamique, notamment dans les domaines médiatique, diplomatique et politique.
Une visite à forte portée symbolique
Avant de conclure son séjour, le président libanais a visité deux lieux emblématiques d’Alger : la Basilique Notre-Dame d’Afrique et la Grande Mosquée Djamaâ El-Djazaïr, témoignant de l’ouverture culturelle et du respect interreligieux caractérisant les deux pays.
S.B.
