Ce samedi 2 août 2025, la Cinémathèque de Constantine accueillera une soirée cinématographique peu ordinaire, entre mémoire, engagement et solidarité. À l’initiative du Ciné-Club « Les fous du cinéma », affilié à l’association culturelle Numidia Arts, en partenariat avec le Musée du Cinéma de Constantine, une projection du documentaire « Fedayin, le combat de Georges Abdallah » est prévue à 16h, dans la salle El Nasr.
L’événement, ouvert au public, vise à réaffirmer la solidarité avec le peuple palestinien en lutte, tout en mettant en lumière le parcours d’un militant arabe devenu symbole de résistance : Georges Ibrahim Abdallah, libéré après une longue détention en France, de plus de 40 ans.
Un film pour comprendre l’engagement radical d’un homme oublié des médias
Réalisé par le collectif Vacarme(s) Films, le documentaire « Fedayin » retrace en profondeur le parcours politique et militant de Georges Abdallah, depuis ses premières années dans la résistance palestinienne et libanaise, jusqu’à son incarcération en France, en 1984. À travers des archives, des témoignages de proches, de militants et d’experts internationaux, le film questionne le silence politique qui entoure sa longue détention malgré l’expiration de sa peine.
Diffusé dans de nombreux pays depuis sa sortie en 2021, « Fedayin » est devenu un outil d’information mais aussi de mobilisation citoyenne, notamment en France, en Belgique, en Italie, en Amérique latine et dans plusieurs pays arabes.
Georges Abdallah, militant révolutionnaire et prisonnier politique
Né en 1951 au nord du Liban, Georges Ibrahim Abdallah rejoint dans les années 1970 la résistance palestinienne au sein du Front Populaire de Libération de la Palestine (FPLP), avant de cofonder la Fraction armée révolutionnaire libanaise (FARL), un groupe marxiste-léniniste engagé dans la lutte armée contre l’impérialisme occidental et le sionisme.
Arrêté à Lyon en 1984, Georges Abdallah est condamné en 1987 à la réclusion à perpétuité pour complicité dans l’assassinat d’un diplomate américain et d’un attaché militaire israélien en France. Libérable depuis 1999, il reste détenu à la prison de Lannemezan, dans les Hautes-Pyrénées, malgré plusieurs décisions judiciaires favorables à sa libération, constamment bloquées par des décisions politiques françaises sous pression de Washington et Tel-Aviv. Il a été finalement libéré.
Cinéma, débat et mobilisation
La projection de « Fedayin » sera suivie d’un débat animé par des cinéphiles et militants culturels locaux. Pour les organisateurs, il s’agit autant de raviver l’intérêt du public constantinois pour le cinéma engagé que de contribuer à une réflexion collective sur les luttes de libération, hier comme aujourd’hui.
« C’est une invitation à renouer avec l’histoire des luttes révolutionnaires et à comprendre pourquoi des figures comme Georges Abdallah restent aussi dérangeantes pour l’ordre établi », explique un membre du club organisateur.
L’événement s’inscrit aussi dans une volonté plus large de redynamiser la scène cinématographique à Constantine, tout en liant culture et conscience politique.
L’entrée est libre et ouverte à toutes et tous. Les organisateurs appellent les amoureux du septième art, les citoyens sensibles aux causes justes, ainsi que toutes les personnes curieuses d’en savoir plus sur cette figure emblématique de la cause palestinienne, à participer à cette rencontre où cinéma et résistance se rejoignent.
L.R.