Le projet national de réhabilitation et d’extension du Barrage Vert entre dans une phase décisive, avec pour objectif central le respect rigoureux des délais fixés pour son lancement et sa mise en œuvre. Ce programme d’envergure, couvrant 13 wilayas et visant la reforestation d’environ 4,7 millions d’hectares, a récemment fait l’objet d’une réunion d’évaluation au siège du ministère de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche.
Une mobilisation accrue pour une mise en oeuvre efficace
Lors de cette rencontre stratégique, présidée par le secrétaire général du ministère, Hamid Ben Saâd, l’accent a été mis sur la nécessité de mobiliser l’ensemble des moyens organisationnels et opérationnels pour garantir le lancement effectif du programme dans les délais impartis. Selon le communiqué officiel publié à l’issue de cette réunion, le responsable a rappelé que ce projet constitue une priorité nationale, en raison de ses implications environnementales, économiques et sociales majeures.
Il a notamment souligné que le respect du calendrier d’exécution est une exigence fondamentale pour permettre la concrétisation des objectifs fixés. En ce sens, la coordination entre les différents acteurs institutionnels, techniques et territoriaux est appelée à être renforcée et rationalisée.
Objectifs ambitieux pour 2025 et perspectives pour 2026
Au cours de la réunion, un état des lieux des opérations menées en 2025 dans le cadre du Programme Barrage Vert a été présenté, en parallèle avec une projection détaillée des actions programmées pour l’année 2026. Cette nouvelle phase du projet s’inscrit dans une approche rénovée, fondée sur une logique d’investissement durable, valorisant à la fois les dimensions écologique, économique et sociale de la ceinture verte.
L’ambition affichée est de porter la surface forestière protégée et restaurée de 3,7 à 4,7 millions d’hectares, principalement au sein des zones steppiques menacées par l’ensablement et la désertification. L’intervention touchera 183 communes réparties sur 13 wilayas, incluant M’Sila, Bouira, Laghouat, El Bayadh, Médéa, Sétif, Djelfa, Batna, Tébessa, Khenchela, Biskra, Bordj Bou Arréridj et Naâma. Ce périmètre couvre environ 1 200 localités, totalisant plus de 7 millions d’habitants directement concernés par les retombées du projet.
Une vision intégrée : écologie, agriculture et développement local
L’un des aspects novateurs du projet réside dans la volonté d’intégrer l’agriculture et l’élevage dans la dynamique de reboisement. Une ceinture verte composée d’arbres forestiers et fruitiers sera implantée dans une zone de transition entre deux climats saisonniers distincts. Elle servira à restaurer les écosystèmes dégradés tout en créant de nouvelles opportunités économiques.
L’objectif est également d’encourager les populations locales à s’investir dans l’agriculture, notamment à travers la récupération des terres dégradées et leur conversion en espaces de production de cultures saisonnières adaptées. En parallèle, le projet vise à stimuler la filière de l’élevage, particulièrement dans les zones de steppe et semi-arides, par la création de pâturages reboisés durables.
Une impulsion présidentielle forte pour un projet stratégique
Le coup d’envoi de la première phase du programme a été donné en octobre 2023, depuis la wilaya de Djelfa, par le Président de la République Abdelmadjid Tebboune. Cette première étape prévoit le reboisement de 400 000 hectares d’ici 2026, en mobilisant une diversité d’espèces végétales adaptées aux conditions climatiques locales.
Le Président a insisté à plusieurs reprises sur la nécessité d’exécuter ce projet selon un cahier des charges rigoureux, et a ordonné la création de micro-entreprises spécialisées dans les domaines du reboisement, de l’irrigation, de l’entretien des surfaces forestières et du suivi des plantations. Il a également demandé l’extension du programme aux zones dunaires, afin d’en renforcer la résilience écologique.
Selon ses déclarations, ce programme incarne une nouvelle approche du développement rural durable, associant protection de l’environnement, sécurité alimentaire, création d’emplois, lutte contre l’exode rural, et amélioration des conditions de vie des populations dans les territoires concernés.
La réhabilitation du Barrage Vert s’inscrit désormais dans une logique de développement intégré, où la préservation de l’environnement s’allie à la valorisation des ressources naturelles et humaines. Véritable projet stratégique national, il constitue un levier important pour la résilience écologique de l’Algérie face aux menaces climatiques, tout en ouvrant de nouvelles perspectives économiques pour les régions steppiques.
Le respect des délais et la coordination des efforts entre toutes les parties prenantes seront déterminants pour assurer le succès de cette ambitieuse entreprise verte.
S.B.