À peine installé à la tête du ministère des Travaux publics et des Infrastructures de base, Abdelkader Djellaoui donne déjà le ton. Lundi 15 septembre, quelques heures seulement après avoir officiellement pris ses fonctions, le nouveau ministre s’est réuni avec ses principaux collaborateurs et responsables des grandes entreprises du secteur. Objectif : passer en revue les projets stratégiques et établir une feuille de route claire. Cette précipitation, loin d’être anodine, traduit la volonté de Djellaoui d’imprimer une cadence soutenue à un département sensible et vital pour le développement du pays.
Un homme de terrain, fidèle à sa réputation
Connu pour son dynamisme et son sens du terrain, Abdelkader Djellaoui n’arrive pas en terrain inconnu. Sa réputation s’est forgée lors de son passage à la wilaya de Annaba, où il a marqué les esprits par une présence constante sur le terrain. Infatigable, il avait sillonné la Coquette Bône de bout en bout, lançant, relançant ou parachevant des projets structurants laissés en suspens. Son approche pragmatique, alliant proximité et efficacité, lui avait valu l’estime des citoyens comme des opérateurs économiques.
Aujourd’hui, à la tête d’un ministère aussi stratégique que celui des Travaux publics, son style semble se confirmer : agir vite, frapper fort et donner la priorité à l’action.
Les grands chantiers stratégiques sur la table
Lors de ses premières réunions de travail, Djellaoui a rassemblé les directeurs généraux du ministère, le conseiller chargé du suivi des projets ferroviaires ainsi que le directeur général de l’Algérienne des autoroutes (ADA). Les dossiers abordés ne laissaient place à aucune ambiguïté : il s’agit des projets les plus stratégiques et les plus sensibles pour l’avenir du pays.
Au programme figuraient notamment la ligne minière Est-Ouest, essentielle pour l’exploitation et l’exportation des ressources minières ; la ligne ferroviaire Nord-Sud, véritable colonne vertébrale reliant Alger à Tamanrasset et devant désenclaver le Grand Sud ; et l’extension du port d’Annaba, porte d’ouverture économique vers la Méditerranée.
Ces projets structurants bénéficient d’un suivi particulier de la présidence de la République, ce qui accentue encore davantage la responsabilité pesant sur le nouveau ministre.
Autoroutes, routes et sécurité routière : un diagnostic exigeant
Autre sujet crucial évoqué par le ministre : l’état de l’autoroute Est-Ouest, infrastructure emblématique mais aussi point névralgique du réseau national. Djellaoui a ordonné un diagnostic exhaustif, basé sur les résultats d’expertises techniques menées par des bureaux d’études et laboratoires spécialisés. L’objectif est double : assurer l’entretien de l’ouvrage et éliminer les « points noirs » identifiés, afin de réduire de manière significative les accidents de la route.
Un plan d’action clair et hiérarchisé
Conscient des attentes, Djellaoui a exigé de ses responsables un plan d’action clair, structuré à court et moyen terme, avec des priorités hiérarchisées et des démarches pratiques. Dans un secteur où la moindre inertie se traduit par des retards coûteux et des impacts économiques lourds, le ministre entend faire de la planification rigoureuse et du suivi constant des chantiers ses principaux leviers.
Relancer les capacités nationales
Dans la même dynamique, le ministre s’est entretenu avec les dirigeants des entreprises économiques sous tutelle. L’occasion de dresser un état des lieux des capacités nationales en matière d’études et de réalisation, mais aussi de réfléchir aux voies de relance de ces entreprises, souvent confrontées à des difficultés financières et organisationnelles. Djellaoui les a invités à formuler des propositions concrètes pour renforcer leur efficacité et leur rôle dans la concrétisation des projets structurants.
Un ministère sensible, un engagement fort
Le ministère des Travaux publics est l’un des départements les plus sensibles de l’exécutif. Ses missions touchent directement à la vie quotidienne des citoyens et à la compétitivité économique du pays : routes, autoroutes, chemins de fer, ports. Chaque projet en souffrance, chaque retard accumulé a des répercussions visibles et mesurables. Abdelkader Djellaoui semble en être pleinement conscient, d’où sa volonté de donner d’emblée une impulsion forte et de rappeler à ses collaborateurs la nécessité d’une mobilisation sans faille.
Une nouvelle dynamique annoncée
Ces premières réunions, tenues dès le soir de sa prise de fonction, ne sont que le prélude à un cycle de concertations plus large avec l’ensemble des acteurs du secteur : cadres des structures centrales, organismes sous tutelle et groupes publics. Elles traduisent déjà la méthode Djellaoui : agir vite, créer une dynamique, et imprimer à ce département vital la marque d’un homme de terrain déterminé à aller droit au but.
L.R.