À peine installé à la tête du ministère de la Communication, Zoheir Bouamama donne déjà le ton. Lors de sa première réunion d’orientation avec les cadres de son département, le nouveau ministre a affiché une volonté ferme : engager une refonte en profondeur du secteur et ouvrir de grands chantiers stratégiques. En annonçant d’emblée la couleur, il imprime son empreinte et marque une rupture avec la gestion antérieure, plaçant son mandat sous le signe de la transformation et de l’efficacité.
Une « révolution » annoncée dès la prise de fonctions
Dès ses premiers mots, Bouamama a employé un vocabulaire fort : il veut « révolutionner » le secteur de la communication. Cette ambition ne relève pas du simple discours inaugural ; elle s’accompagne d’une feuille de route précise. Selon le communiqué du ministère, il s’agit de replacer la politique de la communication dans une logique de modernisation, de rigueur et d’adaptation aux défis contemporains, qu’il s’agisse de l’audiovisuel, de la presse écrite ou des médias numériques.
L’un des traits marquants de cette orientation est la volonté d’impliquer tous les acteurs : journalistes, éditeurs, techniciens, acteurs du numérique et représentants syndicaux. Pour Bouamama, la réforme ne peut réussir que si elle repose sur la concertation et la participation, afin de refléter les besoins réels du terrain et d’assurer l’adhésion des professionnels.
La réorganisation, pierre angulaire de la réforme
L’empreinte du ministre s’exprime avant tout par son insistance sur une réorganisation structurelle. Il a souligné la nécessité d’un audit organisationnel pour identifier les faiblesses et les redondances dans les établissements publics relevant de son département. La feuille de route évoque plusieurs leviers, à savoir la redéfinition des missions des organismes publics, avec la possibilité de fusions ou de scissions ; la modernisation de la gouvernance interne, grâce à une clarification des responsabilités et à un renforcement des outils de pilotage ; et l’introduction de mécanismes incitatifs favorisant l’innovation et l’initiative individuelle.
En insistant sur cette dimension structurelle, Bouamama cherche à laisser son empreinte non seulement sur la politique de communication, mais aussi sur son organisation même, afin de la rendre plus performante et plus résiliente.
De grands chantiers prioritaires
Au-delà de la réorganisation, le ministre a présenté une série de grands chantiers prioritaires qui traduisent concrètement son ambition :
- Modernisation de l’audiovisuel : amélioration des infrastructures techniques, accélération de la diffusion numérique et clarification du cadre réglementaire.
- Réforme de la presse écrite et électronique : accompagnement de la transition numérique, révision du cadre juridique et fiscal, et soutien à des modèles économiques viables.
- Révision des textes réglementaires : finalisation rapide des textes en suspens afin de lever les freins administratifs et d’adapter le secteur aux orientations présidentielles.
- Formation et professionnalisation : programmes de montée en compétences pour les journalistes et techniciens, adaptés aux exigences du numérique et de l’investigation moderne.
- Amélioration des conditions de travail : prise en compte des besoins sociaux et matériels des agents du secteur afin de créer un climat propice à la performance.
- Renforcement de la gouvernance et de la transparence : mise en place d’indicateurs de performance, suivi public de l’avancement des réformes et dispositifs d’évaluation régulière.
- Lutte contre la désinformation : mise en œuvre de règles claires et de mécanismes de vérification adaptés au paysage numérique.
Chacun de ces chantiers reflète une approche à la fois technique et politique : technique parce qu’il s’agit d’outiller le secteur pour relever les défis modernes, politique parce qu’il répond à une volonté présidentielle d’assainissement et de modernisation.
Une méthode marquée par l’urgence et la rigueur
Ce qui distingue Bouamama, c’est aussi sa méthode de travail. Plutôt que de se limiter aux annonces, il a ordonné la mise en place immédiate d’un groupe de travail chargé de finaliser les textes réglementaires en attente. Ce groupe, composé de cadres et d’experts du ministère, pourra recourir à des spécialistes externes, preuve que le ministre privilégie l’efficacité sur les lourdeurs bureaucratiques.
Il a également insisté sur la coordination et la complémentarité entre les directions et services, rappelant que l’efficacité collective dépend de la cohérence interne. Sa méthode repose sur quatre principes : immédiateté, engagement, esprit d’initiative et sens des responsabilités.
Un message politique et social fort
En soulignant que ses actions s’inscrivent dans le cadre des orientations du président de la République, Bouamama situe sa démarche dans une logique de continuité institutionnelle. Mais en même temps, il lui donne une dimension personnelle : il veut être le ministre qui a transformé le secteur de la communication et laissé une empreinte durable.
Les réformes qu’il propose ne sont pas seulement organisationnelles. Elles répondent à des attentes sociales fortes : un accès à une information de qualité, un pluralisme réel, des médias modernes capables de créer des emplois et de sécuriser les parcours professionnels. C’est là que son empreinte se veut la plus visible : faire du secteur de la communication non seulement un outil d’information, mais aussi un moteur de développement et de confiance citoyenne.
Des résultats attendus et mesurables
Enfin, pour éviter que ses annonces ne restent des promesses, Bouamama a affiché sa volonté d’inscrire la réforme dans une logique de résultats. Délais de révision des textes, taux de digitalisation des médias, amélioration des conditions de travail, indicateurs de performance : tout sera suivi et évalué. Cette exigence de mesure est une marque forte de son empreinte personnelle, traduisant sa volonté de donner de la crédibilité à ses engagements.
Une empreinte déjà visible
En quelques jours seulement, Zoheir Bouamama a réussi à imposer un ton et une méthode. Son insistance sur la réorganisation structurelle, sa volonté d’ouvrir de grands chantiers et son appel à l’engagement collectif dessinent les contours d’un mandat où la transformation ne sera pas un simple slogan.
D’ores et déjà, le nouveau ministre annonce la couleur : la Communication est appelée à changer de visage, et il entend bien être celui qui conduira cette mutation profonde.