Le déploiement de la 5G en Algérie est désormais officiel. Les trois opérateurs mobiles, Mobilis, Ooredoo et Djezzy, ont reçu leurs licences pour commencer l’installation des réseaux, avec des obligations strictes concernant la couverture, les débits et le calendrier. Les décrets exécutifs correspondants ont été publiés dans le Journal officiel du 20 novembre.
La priorité du déploiement de la 5G en Algérie porte sur la couverture progressive des wilayas, selon un calendrier précis sur six années. La première année, le réseau doit atteindre 15 % de couverture dans les wilayas d’Alger, Constantine, Sétif, Skikda, Ouargla, Tlemcen et Blida. La deuxième année, le déploiement concernera Béjaïa, Bordj Bou Arreridj, Tindouf, Timimoun, In Salah, Touggourt, Mostaganem, Annaba, Batna et Tizi Ouzou. La troisième année, ce sera au tour de Chlef, Biskra, Bouira, Tiaret, Djelfa, Médéa, M’Sila, Mascara, Boumerdes et Mila. La quatrième année, Oum-el-Bouaghi, Tébessa, Jijel, Sidi-Bel-Abbès, Guelma, El Tarf, Tipasa, Aïn Defla, Aïn Témouchent et Relizane devront être couverts. La cinquième année, le réseau s’étendra à Adrar, Laghouat, Béchar, Saïda, El Bayadh, Tissemsilt, Khenchela, Souk Ahras, Naâma et Ghardaïa. Enfin, la sixième année, les wilayas de Tamanrasset, Illizi, El Oued, Bordj-Badji-Mokhtar, Ouled Djellal, Béni Abbès, In Guezzam, Djanet, El Meghaïer et El Meniaâ entreront dans le plan de couverture.
Le taux de couverture augmentera progressivement : 15 % la première année, 25 % la deuxième, jusqu’à atteindre 95 % du territoire national à la fin de la huitième année. Les opérateurs doivent lancer leurs services commerciaux dans un délai de trois mois suivant l’entrée en vigueur de leurs licences, en couvrant au moins 10 % de trois wilayas dont Alger parmi les huit wilayas prioritaires de la première année.
Une technologie transformante : vitesse, objets connectés et latence
La 5G ne se limite pas à un simple gain de vitesse. Elle couvre trois usages principaux, à savoir eMBB (enhanced Mobile Broadband) : haut débit mobile amélioré, mMTC (massive Machine Type Communication) : gestion massive d’objets connectés, et uRLLC (ultra Reliable Low Latency Communication) : communications ultra-fiables à faible latence.
Les opérateurs doivent installer un réseau 5G entièrement autonome dans les cinq ans suivant la délivrance de la licence, avec un débit minimal de 300 Mbps en mode NSA et 500 Mbps en mode SA, et une latence de 10 millisecondes puis 4 millisecondes. Le réseau devra pouvoir accueillir un million d’objets connectés par kilomètre carré avec une fiabilité allant jusqu’à 99,999 %.
Tarifs et égalité d’accès
Les opérateurs sont libres de fixer leurs tarifs, qui peuvent inclure des réductions selon le volume de trafic, mais ces tarifs doivent être soumis à l’autorité de régulation. Tous les usagers doivent bénéficier d’un accès égalitaire, et la confidentialité des données doit être strictement garantie.
Les décrets prévoient que le réseau 5G puisse s’étendre sur l’ensemble du territoire national, y compris les zones frontalières, les eaux territoriales et les accès internationaux terrestres, maritimes et satellitaires.
La cybersécurité, un enjeu majeur
La 5G implique également un cadre strict de cybersécurité. L’État veille à ce que les opérateurs protègent les données personnelles des utilisateurs et respectent des standards rigoureux en matière de confidentialité et de sécurité numérique.
La 5G ouvre la voie à des technologies de pointe, comme la télémédecine, la robotique médicale et le développement de l’Internet des objets. Elle transforme l’écosystème numérique algérien en combinant vitesse de connexion, faible latence et capacité à gérer un très grand nombre d’appareils simultanément.
L.R.



