Le dérapage du président de la Fédération française de football (FFF) à l’égard de Zinedine Zidane vient rappeler à ceux qui font mine de ne pas le voir que la France glisse dangereusement.
Au lendemain de la prolongation de Didier Deschamps samedi 7 janvier, le président de la FFF a été interrogé sur le plateau de RMC sur la rumeur Zidane qui a longtemps couru.
Sa réponse laisse penser que l’ancien coach du Real ne jouit pas auprès des responsables du foot français, du moins auprès du premier d’entre eux, de l’estime et des égards que lui vouent tous les sportifs de la planète. Sans retenue ni même langue de bois, le pourtant octogénaire patron de la FFF a distillé un chapelet d’attaques injustifiées.
Jusque-là, quand il ne déclare pas que « la première personne » qu’il verrait en cas de départ de Deschamps c’est Zidane, il se contentait de démentir courtoisement tout contact avec le champion du monde 1998.
Ce qui est compréhensible dans la mesure où le sélectionneur en poste faisait du bon boulot. Zidane lui-même n’a jamais réclamé le poste publiquement ni commenté l’actualité ou l’avenir de la barre technique de l’équipe de France.
Le Graët aurait pu continuer à tenir le même discours et éviter cette phrase de trop, autant inutile que dévastatrice. Pour lui-même d’abord.
Mais la plus grosse réplique est venue sous la forme d’un tweet de Kylian Mbappe : « Zidane c’est la France. On ne manque pas de respect à la légende comme ça. »
Assurément, un dérapage inacceptable a eu lieu. Le Graët n’a peut-être fait que régler un petit compte avec Zinedine Zidane, soupçonné d’avoir décliné l’invitation pour assister à la dernière finale de Coupe du monde. C’est plausible, mais ceux qui y verraient un écart raciste et xénophobe n’auraient pas tort sur toute la ligne.
R.S.