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mardi 7 octobre 2025

Ressources en eau : Constantine « connectée » à… la mer !

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La sécurité hydrique est devenue une priorité nationale. Face à la baisse des ressources de surface, aux aléas climatiques et à la croissance démographique, les autorités multiplient les solutions pour garantir un accès régulier à l’eau potable. Dans ce contexte, Constantine, métropole de l’Est et pôle économique et universitaire de premier plan, se prépare à franchir un cap stratégique : compléter son approvisionnement traditionnel depuis le barrage de Béni Haroun par une connexion directe aux stations de dessalement de Jijel et de Skikda.

Constantine, capitale régionale en forte demande

Avec une population en constante augmentation et une consommation élevée, tant pour les ménages que pour l’agriculture, Constantine doit faire face à une pression croissante sur ses ressources hydriques. Les coupures récurrentes et la réduction des plages horaires de distribution rappellent l’urgence d’élargir les sources d’approvisionnement. D’où le choix de s’appuyer sur les régions côtières, plus favorisées, afin d’acheminer jusqu’à 150 km à l’intérieur des terres une eau dessalée considérée comme une garantie de stabilité à long terme.

Une réunion technique structurante

Sous la présidence du wali Abdelkhalek Sayouda, une réunion de travail a réuni récemment l’Agence nationale du dessalement de l’eau de mer, l’Agence nationale de gestion intégrée de l’eau, les directions de l’hydraulique de Jijel, Mila et Skikda, ainsi que les responsables des stations de dessalement et la société publique SEACO. Ce conclave a permis de valider la première phase d’une étude de faisabilité pour raccorder Constantine aux deux infrastructures côtières.

Répartition des volumes : Jijel et Skikda en tandem

Selon l’étude, 40 % des besoins de Constantine seront couverts par la station de Jijel, ciblant quatre communes prioritaires (El Khroub, Aïn Smara, Ibn Ziad et Messaoud Boudjriou). Les 60 % restants seront assurés par la station de Skikda, au profit des huit autres communes de la wilaya. Les tracés des conduites ont été définis et devraient être intégrés aux plans d’exécution.

Anticiper les besoins de 2050

Pour le wali, ce projet n’est pas un simple raccordement technique, mais un investissement stratégique : il permettra de libérer les eaux des barrages pour l’irrigation agricole, consolidant ainsi la sécurité alimentaire. Aujourd’hui, Constantine a besoin d’environ 244.000 m³ par jour. Mais les projections indiquent que ce chiffre grimpera à 435.000 m³ d’ici 2050. Adapter les infrastructures à cette réalité future est un impératif, a insisté Abdelkhalek Sayouda.

Des réservoirs pour sécuriser la distribution

Le directeur de l’hydraulique a détaillé les infrastructures d’accompagnement prévues, à savoir deux réservoirs de 25.000 m³ chacun à Masinissa et Ali Mendjeli (raccordés à Jijel) et deux autres réservoirs, de 25.000 et 20.000 m³, implantés respectivement à Zighoud Youcef et Hamma Bouziane (raccordés à Skikda).

Ces ouvrages permettront de stabiliser la distribution, d’assurer une réserve stratégique et d’absorber les pics de consommation.

Une course contre la montre

Le ministère de l’Hydraulique a rappelé que les financements seront attribués en priorité aux wilayas les plus avancées dans la préparation de leurs études et dans la mobilisation des assiettes foncières nécessaires. Constantine devra donc avancer rapidement pour sécuriser sa place dans ce programme national, présenté comme l’une des réponses les plus durables aux défis de la raréfaction de l’eau en Algérie.

L.R.

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