L’Algérie a un nouveau gouvernement. Confirmé dimanche 14 septembre au poste de Premier ministre, Sifi Ghrieb a dévoilé son équipe ministérielle, conformément à la mission confiée par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune. Ce remaniement mêle continuité et changements ciblés, avec le départ de sept ministres, la création d’un nouveau département et une refonte stratégique du secteur énergétique.
La présidence de la République a annoncé le départ de Tayeb Zitouni (Commerce intérieur), Lakhdar Rekhroukh (Travaux publics), Youcef Chorfa (Agriculture), Fayçal Bentaleb (Travail), Zoheir Bellalou (Culture), Laïd Rebiga (Moudjahidine) et Mohamed Meziane (Communication). Ces sorties s’accompagnent de promotions internes et du retour de figures déjà connues de la scène gouvernementale.
Une Inspection générale nouvellement créée
L’une des principales nouveautés est la création d’un ministère d’État chargé de l’Inspection générale des services de l’État et des collectivités locales. Ce portefeuille est confié à Brahim Merad, ex-ministre de l’Intérieur, promu pour assurer cette mission de contrôle et de coordination. Dans la foulée, Saïd Sayoud est nommé ministre de l’Intérieur, tout en conservant les Transports, ce qui en fait l’un des poids lourds du nouvel exécutif.
Refonte du secteur de l’Énergie
Autre changement de taille : la réorganisation du dossier énergétique. Mohamed Arkab, promu ministre d’État, prend en charge les Hydrocarbures et Mines, tandis que Mourad Adjal, ancien PDG de Sonelgaz, devient ministre de l’Énergie et des Énergies renouvelables. Cette séparation illustre la volonté de l’exécutif de distinguer la gestion des ressources fossiles et minières de la stratégie de transition énergétique.
Nouvelles nominations sectorielles
- À l’Industrie, laissée vacante par le nouveau Premier ministre, le portefeuille est confié à Yahia Bachir.
- À l’Agriculture, Yacine Walid succède à Youcef Chorfa, et laisse la Formation professionnelle à Nassima Arhab.
- À la Santé, Mohamed Seddik Aït Messaoudene remplace Abdelhak Saihi, qui prend le ministère du Travail et de la Sécurité sociale.
- À la Culture, Malika Bendouda signe son retour en remplaçant Zoheir Bellalou.
- À la Communication, Zoheir Bouaamama, ancien conseiller politique du président, succède à Mohamed Meziane.
- Aux Moudjahidine, Abdelmalek Tachrift prend la relève de Laïd Rebiga.
- Aux Travaux publics, Abdelkader Djelaoui remplace Lakhdar Rekhroukh.
- Au Commerce intérieur, Amel Abdelatif succède à Tayeb Zitouni.
Le wali d’Alger, Abdenour Rabehi, est également promu au rang de ministre, signe de la volonté de Tebboune de valoriser les profils issus du corps des walis.
Les ministères régaliens maintenus
Aucun changement n’est enregistré au niveau des portefeuilles régaliens. Ahmed Attaf reste aux Affaires étrangères, Saïd Chanegriha demeure ministre délégué auprès du ministre de la Défense nationale, tandis que Lotfi Boudjemaa (Justice) et Abdelkrim Bouzerd (Finances) conservent leurs postes. Kamel Rezig, chargé du Commerce extérieur et de la promotion des exportations, reste lui aussi en place, après avoir récemment pris des mesures visant à réduire les importations.
Continuité et signaux politiques
À travers cette recomposition, le président Tebboune et le Premier ministre Ghrieb envoient plusieurs messages, à savoir la stabilité sur les dossiers régaliens, afin d’assurer la continuité des politiques diplomatiques, sécuritaires et financières, le renforcement du contrôle des services publics avec l’Inspection générale.
Il est mis aussi l’accent sur l’énergie, secteur stratégique, avec une gouvernance désormais divisée entre ressources fossiles et transition énergétique et l’équilibre entre renouvellement et expérience, avec l’arrivée de jeunes responsables comme Yacine Walid et le retour de figures comme Malika Bendouda.
Ce nouveau gouvernement devra rapidement démontrer sa capacité à répondre aux attentes économiques et sociales, dans un contexte marqué par les réformes de l’administration, les enjeux énergétiques et la nécessaire modernisation des services publics.
L.R.