En plaçant neuf femmes ministres au sein de la nouvelle équipe dirigée par le Premier ministre Sifi Ghrieb, le président Abdelmadjid Tebboune transforme en réalité l’engagement qu’il avait réaffirmé lors de la Journée internationale des droits des femmes, en mars dernier : renforcer la place des femmes dans la société et leur ouvrir l’accès aux postes de haute responsabilité. L’Algérie franchit ainsi un nouveau cap vers une représentativité plus équilibrée dans les plus hautes sphères de l’État.
Un signal fort pour la société
Ce choix politique, qui porte à neuf le nombre de ministres femmes contre six dans la précédente équipe, illustre la volonté du chef de l’État de faire de l’égalité une dimension active de la gouvernance. Plus qu’un symbole, cette décision marque une avancée concrète : elle rompt avec la tendance qui cantonnait souvent les femmes à des portefeuilles jugés « secondaires » et leur ouvre désormais des secteurs stratégiques.
Trois nouvelles venues dans des secteurs stratégiques
C’est le cas notamment de Amel Abdellatif, désormais à la tête du ministère du Commerce intérieur et de la Régulation du marché national, de Malika Bendouda, qui reprend le portefeuille de la Culture et des Arts, et de Nassima Arhab, nommée ministre de l’Enseignement et de la Formation professionnels. Leur arrivée constitue une nouveauté majeure : ces secteurs, traditionnellement dirigés par des hommes, sont désormais confiés à des femmes, ce qui traduit une volonté affirmée de briser les stéréotypes de genre dans la gestion publique.
La continuité assurée par les reconductions
À ces nouvelles nominations s’ajoute la reconduction de plusieurs figures féminines déjà en poste. Soraya Mouloudji (Solidarité nationale, Famille et Condition de la femme), Houria Meddahi (Tourisme et Métiers de l’artisanat), Selma Bakhta Mansouri (Affaires africaines) et Karima Tafer (Mines) conservent leur portefeuille, confirmant la confiance renouvelée du président en leur capacité à gérer des secteurs essentiels.
Deux autres ministres, Kaoutar Krikou et Nadjiba Djilali, ont pour leur part échangé leurs responsabilités, la première passant de la Relation avec le Parlement à l’Environnement, et la seconde faisant le chemin inverse.
Une avancée institutionnelle et sociétale
En élargissant le champ d’action des femmes ministres et en augmentant leur nombre, le président Tebboune démontre que son discours ne se limite pas à une posture. L’élévation de la participation féminine au sein du gouvernement constitue une avancée institutionnelle majeure, mais aussi un signal sociétal puissant. Elle traduit la volonté d’inscrire l’émancipation féminine dans le processus de modernisation de l’État et dans le projet de renaissance nationale.
De la parité comme horizon
Au-delà des chiffres, cette orientation incarne une vision : celle d’une Algérie qui avance vers un modèle plus inclusif, où les femmes participent pleinement aux décisions qui engagent l’avenir du pays. La nomination de neuf ministres femmes dans le gouvernement Ghrieb n’est pas seulement un ajustement politique ; elle est un jalon historique sur le chemin de la parité et de la reconnaissance de la contribution féminine au développement national.
L.R.