La rentrée 2025-2026 prend son essor sous le signe d’un constat chiffré et structurant : 30 158 établissements scolaires répartis sur l’ensemble du territoire national, dont 464 ouverts cette année. Ce maillage — point d’appui logistique et politique de la rentrée — structure l’ensemble des décisions ministérielles présentées par M’hamed Deïfallah, directeur de l’enseignement primaire au ministère de l’Éducation nationale, et conditionne la capacité du pays à absorber la vague d’élèves et à améliorer la qualité de l’éducation.
Parmi ces 30 158 structures, le primaire concentre l’essentiel de l’offre avec plus de 21 000 écoles, suivi du moyen (plus de 6 000 collèges) et du secondaire (plus de 2 800 lycées, dont 60 nouvelles structures). L’ouverture de 464 établissements supplémentaires vient à la fois désengorger des bassins surpeuplés et étendre l’accès à l’enseignement dans des zones jusque-là moins pourvues.
Pour le ministère, ce renforcement du parc scolaire constitue « la première ligne » de réponse aux enjeux d’accès, de qualité et d’équité territoriale.
La rentrée accueille près de 12 millions d’élèves tous cycles confondus. Le ministère s’appuie sur une base de données numérique actualisée en coordination avec le ministère de l’Intérieur, qui recense notamment plus d’un million d’élèves nouvellement inscrits — un instrument essentiel pour calibrer implantations, postes et moyens matériels au plus près des besoins réels.
Si la moyenne nationale d’élèves par classe tourne selon le ministère entre 27 et 29 élèves, la question de la surcharge reste réelle mais circonscrite : certaines communes subissent des pics de pression liés à des livraisons massives de logements ou à l’absence d’espaces fonciers pour construire de nouvelles écoles.
Face à ces poches de tension, l’administration mobilise des réponses pratico-pratiques : classes préfabriquées, double vacation dans le primaire, classes tournantes et annexes temporaires dans le moyen. Ces mesures visent à préserver la qualité de l’encadrement pédagogique tant que les créations d’établissements ne peuvent suivre immédiatement les évolutions démographiques locales.
Sur le plan du personnel, plus de 82 000 enseignants ont été officiellement intégrés au cours de l’année écoulée. Pour faire face aux postes restants à la rentrée, le ministère a eu recours au contrat temporaire, en attendant l’organisation d’un concours national prévu en décembre, qui doit pérenniser et stabiliser l’encadrement pédagogique. Cette politique de recrutement est présentée comme essentielle pour consolider les acquis et réduire les disparités territoriales d’encadrement.
Pour alléger la pression scolaire et favoriser un apprentissage plus équilibré, le ministère a opéré une révision partielle des programmes au primaire : réduction des heures consacrées à l’histoire, report de l’enseignement systématique de la géographie, et amplification des activités culturelles et sportives. L’objectif affiché est double : alléger la charge cognitive des plus jeunes et élargir l’offre formative vers des compétences transversales et citoyennes.
Politique linguistique : équilibre entre français et anglais
La stratégie linguistique reste centrée sur un équilibre entre le français et l’anglais : mêmes volumes horaires au primaire, renforcement des compétences en langues au cycle moyen, et diversification des filières linguistiques au secondaire pour répondre aux aspirations des élèves et au marché du travail.
Le volet social accompagne le maillage scolaire : la prime de scolarité de 5 000 dinars a été versée dès le 31 juillet, conformément aux instructions présidentielles. Parallèlement, une vaste opération de solidarité, impliquant le ministère et des associations, a permis la distribution gratuite de cartables et manuels aux familles modestes.
Côté services, plus de 17 000 écoles primaires offrent un service de cantine ; s’y ajoutent environ 3 000 internats au cycle moyen et 2 000 structures similaires au secondaire. Le parc de transport scolaire a été renforcé par des bus supplémentaires et le recours à la location privée quand nécessaire.
La rentrée s’accompagne d’une campagne nationale de santé scolaire lancée dès la première semaine : sensibilisation à l’hygiène, prévention sanitaire et contrôle renforcé de la qualité des repas. Des inspections régulières des réservoirs d’eau et des procédures de contrôle alimentaire ont été annoncées pour garantir des conditions sanitaires satisfaisantes dans les établissements.
Malgré les contraintes structurelles, les performances des élèves algériens lors de compétitions éducatives internationales sont mises en avant comme un signe d’amélioration progressive de la qualité pédagogique, preuve, selon les responsables, que les efforts engagés commencent à porter leurs fruits.
Chiffres clés
- Établissements : 30 158 (dont 464 nouveaux)
- Élèves : ~12 millions
- Écoles primaires : >21 000
- Collèges : >6 000
- Lycées : >2 800 (dont 60 nouveaux)
- Enseignants intégrés : 82 000+
- Moyenne d’élèves par classe : 27–29
- Cantines primaires : >17 000
- Internats/capacités moyennes et secondaires : ~3 000 / ~2 000
- Prime de scolarité : 5 000 DZD (versement au 31 juillet)
En bouleversant l’ordre traditionnel de la présentation — en mettant d’emblée l’accent sur le nombre et la répartition des établissements — il apparaît clairement que le maillage territorial est la pierre angulaire de la stratégie éducative. La création et l’entretien des établissements conditionnent l’accès, la qualité de l’enseignement et la mise en œuvre des politiques sociales et sanitaires.
À court terme, l’enjeu est de transformer les solutions provisoires (préfabriqués, double vacations) en réponses structurelles : construction d’établissements pérennes, recrutement stabilisé et dotation régulière en moyens pédagogiques. À moyen terme, le défi sera d’harmoniser couverture géographique et qualité pédagogique pour réduire les inégalités territoriales — un objectif dont dépendra la réussite des 12 millions d’élèves qui passent chaque matin les portes de ces 30 158 établissements.
69 000 postes ouverts au recrutement
Cela dit, 69.000 postes sont ouverts au recrutement pour la rentrée scolaire 2025-2026, a annoncé dimanche à Alger le ministre de l’Éducation nationale, Mohammed Seghir Sadaoui
C’est en marge du coup d’envoi de la nouvelle année scolaire que le ministre précise que ces postes sont destinés à couvrir les besoins du secteur en enseignants, administratifs et autres corps. Parmi ce nombre, le secteur a besoin de 45.000 enseignants et ces postes ont d’ores et déjà été ouverts au recrutement par contrat, dans l’attente de l’organisation du concours.
Le système du concours est désormais la règle
« C’est sur ce même nombre de postes que concourront les candidats. Les enseignants contractuels auront bien entendu le droit d’y participer. Ceux qui réussiront intégreront le secteur avec un poste permanent, », a précisé Sadaoui qui a rappelé que le système du concours est désormais la règle : «Nous avons adopté définitivement le système du concours, car c’est le mécanisme reconnu dans la Fonction publique pour couvrir les besoins du Secteur. Les recrutements concerneront les diplômés titulaires de diplômes prévus par la réglementation en vigueur dans l’Éducation nationale, en lien direct avec les spécialités dont nous avons besoin. »
S’agissant des autres catégories, Sadaoui fait savoir que «pour les administratifs et les autres corps, 24.000 postes seront également ouverts, et des concours spécifiques seront organisés à cet effet». Côté pédagogique, le ministre a annoncé le lancement de la compétition nationale pour l’innovation scolaire, qui vise à encourager les enfants à libérer leurs talents et leurs capacités intellectuelles. «Nous appelons la famille éducative et les parents à offrir à nos enfants l’espace nécessaire pour créer, à travers la mise en place de clubs et d’activités», explique-t-il.
Il assure que ces initiatives seront accompagnées de manière sérieuse. «Ces projets seront suivis jusqu’à leur concrétisation, et pourront même donner naissance à de véritables start-up, grâce à l’accompagnement des enseignants. Il s’agit de permettre à nos enfants de participer aux olympiades et aux projets compétitifs, d’accéder à une compétitivité internationale et de décrocher des distinctions mondiales», dit-il.
Environ 12 millions d’élèves et un million de fonctionnaires
A souligner, environ 12 millions d’élèves et un million de fonctionnaires, entre enseignants, responsables éducatifs et pédagogiques, ont rejoint leurs établissements scolaires, pour cette nouvelle rentrée placée sous le signe de la santé scolaire.
Les responsables du secteur de l’Education nationale s’attellent à mettre en oeuvre les décisions et les instructions du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, concernant la bonne prise en charge des élèves des trois paliers scolaires (primaire, moyen et secondaire), notamment en ce qui concerne la restauration et le transport scolaires, le chauffage, le sport et la médecine scolaires.
Il s’agit aussi de garantir une meilleure prise en charge de la famille de l’éducation, enseignants, éducateurs et responsables pédagogiques.
Sur le plan pédagogique, la rentrée est marquée par la réorganisation des matières et des horaires pour la troisième année de l’enseignement primaire.
Le ministère de l’Education nationale a placé cette rentrée sous le signe de la santé scolaire, en consacrant la première semaine à des activités de sensibilisation sous le slogan « La santé scolaire, pour un avenir sain et sécurisé », et ce, en coordination avec le ministère de la Santé et la Commission nationale de prévention et de lutte contre le cancer.
« Le bien-être des élèves est une priorité pour le ministère de l’Éducation nationale »
Par ailleurs, intervenant ce dimanche dans l’émission « L’Invité du jour » sur Chaîne 3, l’inspectrice centrale au ministère de l’Éducation nationale, Mme Noura Tayeri, a indiqué que le choix de cette thématique comme fil conducteur des séances inaugurales traduit l’engagement du secteur dans la promotion de la santé et la sensibilisation des élèves.
Elle a ajouté que des ateliers, des conférences et des présentations seront organisés en marge des cours sur la santé, dans le but de renforcer les connaissances des élèves sur ce sujet essentiel. « Le bien-être des élèves est une priorité pour le ministère de l’Éducation », a-t-elle affirmé.
Par ailleurs, en plus des efforts engagés pour la rénovation des infrastructures scolaires vétustes, 464 nouveaux établissements ont été réceptionnés pour cette rentrée, dont 272 écoles primaires. Mme Tayeri a précisé que d’autres structures éducatives seront progressivement mises en service au cours de l’année.
L.R.